Je vous considère comme des ennemis, Romans
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Chapitre 11 : Niveau 10 de la condensation du Qi

Traduction anglaise par Jouissance de Exiled Rebels Scanlations

Édition anglaise par Addis

Traduction française par Tian Wangzi

Dans les profondeurs du cœur du clan Chu, sous le manoir ancestral de la famille, Chu WuJuan ouvrit les yeux alors qu’il méditait.

Le talisman dans sa main l’avisa de l’origine du message. « Xiaodi? » Il pouvait à peine réprimer la joie dans sa voie à la pensée que Chu WuQing le contactait. Après avoir ouvert le talisman et écouté le message, sa joie fut teinte d’innombrables émotions compliquées et conflictuelles. « Xiaodi s’est pris un allié, un mortel qui ne s’est encore jamais perfectionné. »

« C’est juste un mortel, ce n’est pas nécessaire de s’inquiéter. » L’expression de Chu WuJuan n’avait pas changé, mais un éclat glacial apparut dans ses yeux. « Malgré ça, la pensée que quelqu’un puisse rester aux côtés de Xiaodi pendant trois ans, le voir en tout temps, entendre sa voix, ça fait mal. Peut-être qu’il pourra même toucher ses effets personnels… »

Chu WuJuan plaça gentiment une main sur son cœur, la froideur grandissant dans ses yeux. « D’une certaine manière, j’ai le pressentiment que quelque chose va se produire avec cette personne à ses côtés. » Mais ce mortel était un insecte insignifiant incapable de faire une quelconque différence.

Chu WuJuan se leva de sa position de méditation. En ce faisant, le piédestal en lotus encré sous lui disparut également.

Dix pas plus loin, enveloppé de lotus divins, un homme reposait, ses cheveux noirs tombant autour de lui, dispersés, couvrant en grande partie son visage. Cependant, il était possible de voir le beau visage en dessous de ses cheveux, le coin de ses lèvres légèrement relevé, comme s’il était aussi libre et sans souci qu’un immortel, aussi sauvage et fier qu’un démon. Aucune aura ou présence de perfectionnement n’exsudait de lui, il n’avait aucune pression spirituelle, il ne faisait que reposer là, et c’était suffisant pour forcer tout être à s’agenouiller devant lui.

Dans les trois derniers jours, cet homme ne s’était pas réveillé une seule fois, et celui qui guidait Chu WuJuan n’était qu’une empreinte de sa conscience divine qu’il avait laissée avant de se plonger en perfectionnement isolé. Mais cette empreinte était suffisante pour tuer un perfectionneur à l’étape de la transformation de l’âme.

Cet homme était le Patriarche du clan Chu, le seul perfectionneur à l’étape supérieure de la compréhension du vide de tout AnYang.

« Shizun, ce disciple doit partir pour quelque temps. » Après avoir dit cela, Chu WuJuan se retourna et quitta la pièce souterraine cachée par le cercle de transportation sans hésiter.

Du début à la fin, l’expression de l’homme n’avait pas changé, et il n’avait pas bougé. Ce n’est que lorsque Chu WuJuan arriva chez Chu WuQing qu’une ombre s’échappa de la forme de l’homme en riant. « Intéressant. »

Chu WuJuan scanna Gu Yu avec son sens divin, la méfiance grandissant dans son cœur. Lorsque l’enfant fit un geste pour le saluer, il l’arrêta. « Ce n’est pas nécessaire. »

Son ton était doux et sans émotion, mais même sans utiliser d’énergie spirituelle, c’était comme la voix du tonnerre pour un mortel.

Devant l’absence de réaction de Gu Yu, il s’assied, insondable. Les gestes du jeune maître étaient élégants et hautains, comme le sommet des montagnes enneigées, ne prenant même pas la peine de baisser le regard vers les insectes à ses pieds. « Tu n’as qu’une chance. Si tu arrives à atteindre la condensation du Qi avant demain, tu pourras suivre Xiaodi. Sinon, il y a d’innombrables personnes prêtes à te remplacer, et tu seras renvoyé d’où tu viens. » Il fit une pause un moment, quelque chose de distinctement humain et mortel se glissant enfin dans sa voix. « Tu peux considérer le clan Chu comme rien de plus que l’élan de ton imagination. »

Au même instant, Chu WuQing était déjà arrivé devant la résidence de Chu HuanZhi, la demeure de tous les chefs du clan passés, présent et futurs, le Palais de la Trinité.

Chu WuQing avait à peine posé le pied sur le pont de jade blanc à l’extérieur du palais qui pointait au-dessus des nuages qu’une brise s’échappa des portes, l’enveloppant et le guidant devant Chu HuanZhi au-delà des barrières et des protections. Lorsqu’il atterrit, la brise se dispersa un peu trop vite, le faisant chanceler et presque plonger dans les bras de son père. C’était tellement maladroit de sa part! Il tenta de se relever, mais il fut emprisonné en place par un bras puissant.

« Papa? » Il leva la tête avec surprise, voyant sa figure ébouriffée se refléter dans les yeux de Chu HuanZhi.

À cause de la brise, ses cheveux bien coiffés au départ s’étaient défaits et éparpillés, tombant contre son front. Sa lutte précédente avait fait glisser un peu ses robes qui étaient d’abord bien fermées, permettant à ses cheveux argentés de glisser dans ses robes internes.

 « QingQing, ne bouge pas. » Chu HuanZhi soupira, l’adoration évidente dans sa voix, avec une trace d’inquiétude et de souci parental. « Laisse ton père te serrer un moment, comme quand tu étais plus jeune. Il n’est pas nécessaire de rester aussi courtois l’un envers l’autre. »

Laisse ton père te serrer.

Cette simple phrase perça le cœur de Chu WuQing et souleva un torrent infini d’émotions. Sa vie précédente passa en rafale dans son esprit, se mélangeant avec le présent. Dans sa tête, les souvenirs de son père se sacrifiant refirent surface, et le Zhenjun devant lui semblait n’être qu’un fragment de son imagination. Il laissa tomber l’étiquette et la politesse pour le serrer fort, souhaitant n’être qu’un enfant mortel pour apprécier cette amitié et cet amour.

Des larmes brillèrent au coin de ses yeux, lavant l’aura fière et glaciale qu’il maintenait habituellement. Il était comme une jeune bête suppliant son protecteur, mais en même temps, il y avait quelque chose d’inexplicablement sensuel chez lui, comme l’allure soûle de la source qui vit dans ses yeux sombres.

Juste un coup d’œil pouvait hypnotiser, émerveiller devant la beauté de la scène qu’il démontrait lorsqu’il pleurait.

Le regard de Chu HuanZhi glissa doucement du visage de Chu WuQing à son cou pâle et fin. Puisque le jeune enfouissait son visage dans l’étreinte de son père, ses cheveux avaient glissé, son col exposant la délicate bosse de sa pomme d’Adam et les courbes de sa gorge, s’élevant et tombant à chaque souffle, suppliant pratiquement d’être mordus et goûtés.

Le bras qui maintenait son fils contre lui le serra davantage. Il pouvait à peine contrôler le désir en lui. Il voulait saisir cette taille bien dessinée et sentir la chair sensuelle sous ces robes. La peau en dessous devait être plus parfaite qu’une chaude pierre de jade.

Présentement, cette paire de mains appartenant à l’Épée Meurtrière, le Zhenjun à l’étape de la transformation de l’âme qui avait le pouvoir sur la mort, commença à trembler comme un mortel en s’arrêtant à quelques centimètres de la taille du jeune homme. C’était comme s’il essayait fortement de ne pas laisser ses désirs le contrôler.

En fin de compte, ses doigts élancés se posèrent tout de même sur la taille de Chu WuQing, le caressant silencieusement. Avec ce mouvement, le col du jeune homme fut poussé encore un peu plus bas, révélant lentement ses minces robes intérieures. La peau blanche comme neige en dessous exposait jusqu’à ses délicates clavicules.

Chu HuanZhi retint son souffle. Dans ces yeux, habituellement brillants comme s’il pouvait voir au travers de tout, il ne restait qu’une profonde obscurité. C’était comme un trou noir créé par une étoile morte, désirant dévorer tout ce qui captait ce regard.

 « QingQing. » Sa voix semblait indifférente, mais l’émotion que ce surnom laissait sur sa langue et entre ses dents était lourde, réveillant un tourbillon d’émotions.

Chu WuQing ne répondit pas, frottant son visage contre la solide poitrine de l’homme comme il le faisait quand il était enfant, laissant des plis sur les divines robes de Chu HuanZhi. Il pouvait sentir la douce friction chatouiller son cœur.

C’était comme si ces divines robes qui avaient le pouvoir de repousser une attaque d’un perfectionneur à l’étape de la compréhension du vide fondaient sous les actions du jeune homme, tout comme son cœur gelé, lui permettant de sentir la douce peau des joues de son fils…

 « QingQing, ne fais pas ça, lève la tête. » Une pointe de chaleur apparut dans la voix glaciale de Chu HuanZhi. Il sourit en continuant : « En plus de l’artefact que je t’avais promis, papa a aussi réussi à te trouver une calcédoine gelée depuis 1 000 ans. »

C’était Chu HuanZhi qui voulait l’étreindre comme quand il était plus jeune, réveillant toutes ses émotions. Il avait suivi son cœur et agit de façon à satisfaire les désirs parentaux de son père. Mais Chu HuanZhi ne l’appréciait pas, lui demandant plutôt d’arrêter. Chu WuQing avait toujours été un peu gâté et fier, surtout devant son père. Il ne s’embêtait pas à le camoufler.

C’était parce qu’il savait que cet homme le gâterait, qu’il s’occuperait de lui, qu’il serait toujours là pour le soutenir dans toutes ses décisions entêtées. Il était comme le grand tronc d’un arbre, comme la montagne, comme le monde, le protégeant du vent et de la pluie, lui donnant tout ce qu’il voulait.

Cet amour paternel était inconditionnel.

Même après sa renaissance, Chu WuQing ne pouvait pas changer son comportement gâté avec Chu HuanZhi parce qu’il était gravé dans sa chair et dans ses os.

 « Papa! » Chu WuQing leva la tête comme demandé et lança un regard mécontent à son père.

L’humidité au coin de ses yeux ne s’était pas encore évaporée, et son arrogance froide habituelle était ternie par ce regard larmoyant, époustouflant, tentant, sensuel.

La pomme d’Adam de Chu HuanZhi s’agita, et ses doigts qui restaient doucement contre la taille de Chu WuQing se crispèrent. En agitant son autre main, un courant d’eau spirituelle apparut dans le hall du palace où ils se trouvaient.

Chu HuanZhi posa la calcédoine dans la source en expliquant : “Avec cette calcédoine dans l’eau spirituelle, elle t’aidera à faire une percée, te permettant d’atteindre le niveau dix de la condensation du Qi sans effet secondaire. Poursuivre l’occasion tout en combattant, cette fois, ça va être dangereux. Les prodiges du monde entier tenteront leur chance, et il y a beaucoup de perfectionneurs à l’étape de l’établissement de la fondation parmi eux. Même avec toutes tes protections, ton niveau de perfectionnement de base, le niveau huit de la condensation du Qi, est trop faible. Je ne peux que m’inquiéter. »

Avec ces paroles, la calcédoine s’était déjà dissoute dans l’eau, et une fumée rose se forma à la surface de la source. Juste la vapeur de l’eau énergisait déjà Chu WuQing. L’énergie spirituelle dans son cœur circulait par elle-même, quoique très lentement.

L’instant suivant, Chu HuanZhi plaça Chu WuQing dans la source. L’eau l’enveloppa, montant au-dessus de sa tête. L’énergie spirituelle le pressa de tout côté, et il oublia presque de respirer dans sa panique.

« Ferme tes yeux, médite. » La voix de Chu HuanZhi provenait d’au-dessus de lui, solennelle et froide, mais le calmant immédiatement.

Chu WuQing ferma rapidement les yeux et commença à méditer. Alors, il sentit les doigts de Chu HuanZhi sur sa tête, une étrange énergie passant en lui à partir de ces doigts, circulant dans son corps et calmant l’énergie spirituelle déferlant dans ses méridiens, la guidant vers son cœur.

Les vêtements du jeune homme étaient détrempés, collant fermement à son corps et accentuant la forme de sa taille. Ses robes intérieures qui avaient été exposées à cause de la lutte précédente étaient aussi détrempées, devenant assez transparentes pour laisser paraître la peau en dessous.

L’eau glaciale frappait sans cesse le corps du jeune homme, faisant se durcir deux petites bosses sur sa poitrine, la légère prépondérance clairement visible contre les robes collées contre lui, laissant transparaître un indice de rougeur délectable.

La voix de Chu HuanZhi devint plus sérieuse, hautaine et vide d’émotion, comme si elle venait du ciel. « Maintenant, je vais t’aider à ouvrir tes méridiens. Ça va être douloureux. »

Alors qu’il parlait, la pression spirituelle à l’intérieur de la source augmenta de façon exponentielle. L’énergie glacée à l’intérieur transperça le corps de Chu WuQing qui avait l’impression d’être sur le point d’exploser. La douleur causa une rougeur sur l’ensemble de sa peau.

Les doigts de Chu HuanZhi sondèrent gentiment le corps de Chu WuQing plusieurs fois, passant de la tête au pied. L’énergie spirituelle circulait, se dispersant dans le corps du jeune homme comme d’innombrables points de lumière, enveloppant gentiment ses méridiens, les empêchant d’exploser.

Mais sous cette double pression, la douleur s’intensifia, comme si son corps avait été fracassé puis reformé. La sueur perla sur son front, mais il serra les dents, refusant de crier de douleur.

La condensation de la vapeur s’accrocha à ses cils comme des larmes.

L’obscurité dans les yeux de Chu HuanZhi fut lavée par la peine et l’inquiétude, presque incapable de contrôler l’envie de prendre Chu WuQing dans ses bras pour lécher les larmes sur ses cils et le réconforter tendrement. Cependant, il ne pouvait pas arrêter au milieu de la procédure. Le perfectionnement était un dur chemin à parcourir; la douleur n’était rien comparativement aux dangers.

Un bébé aigle devait affronter la chute de la falaise si ses parents voulaient lui apprendre à voler.

Avec son père pour s’assurer que le pire ne se produirait pas, Chu WuQing était certain de percer les nuages. Même si la voie était remplie de tourment, il n’avait pas à s’inquiéter pour sa vie.

« QingQing, si ça fait mal, tu peux pleurer. » La voix de Chu HuanZhi devint soudainement douce, chaleureuse, ses doigts caressant la courbe du mignon lobe d’oreille rond du jeune homme ainsi que son cou pâle. De l’énergie réconfortante exsudait de sa peau, se dirigeant vers le cœur de Chu WuQing. « N’aie pas peur. Tu peux pleurer devant ton père. »

Sous cette douce chaleur soudaine, le corps froid du jeune homme frissonna légèrement, sa poitrine se soulevant lourdement même si ses lèvres étaient fermement pressées l’une contre l’autre, ne laissant échapper aucun son de douleur.

Chu HuanZhi baissa la voix, sa forte voix de baryton teinte d’une touche inexplicable. « Papa veut t’entendre, pourquoi ne te laisses-tu pas pleurer pour ton père, hm? »

C’était les mots d’un Zhenjun que Chu WuQing entendit, des mots teints d’une force surnaturelle, un glissement dans la loi et l’ordre qui gouverne et contrôle le monde. Ils tombèrent dans son esprit, et il ouvrit les yeux comme s’il avait été ensorcelé, laissant couler de belles larmes brillantes.

« Papa, ça fait mal. »

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