Traduction anglaise par Jouissance de Exiled Rebels Scanlations

Édition anglaise par KarateChopMonkey

Traduction française par Tian Wangzi

Même l’herbe a bon goût lorsque c’est QingQing qui l’offre.

Xiao Yan plissa les yeux, dévorant lentement l’herbe. Sa bouche était emplie du goût amer de la boue, mais il trouvait ce goût si doux. Il tira même sur le bout de ces doigts blancs et délicats entre ses dents.

Il les lécha et les mordilla, comme un bébé lapin qui tète.

La jalousie s’enflamma dans le cœur de Su BeiCi, mais lorsqu’il balaya le lapin avec son sens divin, il ne put trouver rien dans cette bête qui sortait de l’ordinaire.

Il n’aurait jamais pensé qu’en décidant de poursuivre la voie de l’Insouciance, il ressentirait une aussi incontrôlable jalousie envers une bête sans cervelle tout juste après avoir atteint le cœur doré.

Et c’était une émotion qu’il était forcé de réprimer, en plus.

Visiblement, Chu WuQing adorait ce lapin.

Lorsque Su BeiCi s’approcha, le lapin, mâchant docilement son herbe, leva soudainement la tête, montrant les dents et feulant comme un chat irrité.

Mais en même temps, il agit comme si ses pattes tremblaient, comme si Su BeiCi était un monstre effrayant.

Il a cessé de bêler? Chu WuQing trouvait que c’était hilarant. Le lapin avait disparu quelques jours pour aller apprendre comment un vrai lapin agit?

Comme pour confirmer l’hypothèse de Chu WuQing, une voix féminine, aussi claire que le carillon d’une cloche, se fit entendre.

« Dresseuse de bêtes de haut niveau, Bai Zhuo du pavillon des bêtes est là pour voir le jeune chef de la secte XianLing. »

Chu WuQing et Su BeiCi tournèrent la tête en même temps pour voir une perfectionneuse s’agenouiller à quelques pas.

Lorsqu’elle apparut, le lapin tremblant sembla rassembler son courage. Tirant sur les robes de Chu WuQing, il sauta sur son épaule et hocha la tête vers la perfectionneuse pour montrer qu’ils se connaissaient.

D’abord, un lapin, puis une femme?

Su BeiCi savait que Chu WuQing n’aimait pas les hommes. Il était attiré par les femmes.

Mais Chu WuQing n’était pas quelqu’un qui aimait toutes les femmes qu’il rencontrait, il ne s’intéressait même pas vraiment à l’amour. Cependant, rien de tout cela ne pouvait empêcher la haine et la jalousie de Su BeiCi envers la femme qui venait d’arriver.

L’aura d’un perfectionneur au cœur doré s’effondra sur le corps de la perfectionneuse.

« Comment es-tu entrée dans la secte XianLing sans avoir été annoncée? »

Sous le pouvoir de l’aura du cœur doré, Bai Zhuo fut incapable de maintenir sa position à genoux et s’effondra au sol. La douleur de la compression submergea son corps. Elle leva la tête, paniquée, puis vit une beauté qu’elle n’aurait jamais rêver imaginer.

Xiao Yan sous sa forme de lapin blanc était adorable, une créature que n’importe quelle perfectionneuse ne pourrait s’empêcher de prendre dans ses bras pour jouer avec elle.

La forme originale de Xiao Yan pouvait être qualifiée d’incomparable par son élégance et sa beauté.

Bai Zhuo se demandait depuis tout ce temps pourquoi un perfectionneur aussi talentueux pouvait bien avoir un passe-temps aussi étrange, jusqu’à ce qu’elle aperçoive la personne sur laquelle Xiao Yan était perché.

Tant que cette personne était présente, peu importe la beauté de la créature, personne n’y prêterait la moindre attention. Peu importe l’élégante beauté, c’était impossible d’être comparé à cette personne.

C’est sans surprise. Sans surprise que ce sénior visiblement influent et puissant, riche au-delà de l’imagination, prenne l’apparence d’un lapin.

Ce n’était pas une étrange obsession suite à une déviation du qi.

L’esprit de Bai Zhuo commença à dériver. Elle ne put s’empêcher de se sentir jalouse du lapin qui tenait sa vie entre ses mains.

Quelle serait la sensation d’avoir ces doigts me caresser doucement… Bai Zhuo n’avait jamais imaginé que quelqu’un pouvait être aussi sans défaut, comme si chaque détail de sa peau avait été personnellement fabriqué par le roi des dieux. Même ses mains pouvaient être qualifiées de parfaites.

Ses doigts élancés étaient aussi beaux et lisses que le jade. Laisserait-il une trace de son odeur derrière s’il les brossait sur elle?

Comme ce serait merveilleux d’être le centre de ce regard!

Lorsque le regard de Chu WuQing quitta soudainement le lapin pour glisser sur le visage de Bai Zhuo, cette dernière sentit son cœur, qui avait été durci par d’innombrables années de commerce et de services, trembler.

Les tremblements de son cœur lui donnèrent l’impression qu’un nouveau printemps venait la réchauffer.

Même son contrôle sur ses émotions lui échappa. Elle rougit comme une adolescente qui vient de découvrir ce qu’est l’attirance, une joie indescriptible pulsant dans ses veines à chaque battement de son cœur.

Elle était sous la puissante oppression de l’aura d’un cœur doré, et elle pouvait sentir la mort autour de son cou si distinctement, mais elle ne pouvait pas empêcher ses pensées d’échapper à son contrôle.

Les yeux de Su BeiCi s’assombrirent et s’étrécirent. Ses épais cils cachaient l’intention meurtrière qui germait dans ses yeux.

Il voulait donner une leçon à cette femme, mais cela avait eu l’effet inverse!

Chu WuQing s’avança avec le lapin dans ses bras, emmêlant les doigts de sa main gauche avec ceux de Su BeiCi.

La friction sur leur peau était étrange. Les doigts entremêlés, l’intention meurtrière de Su BeiCi se calma. Il retira une partie de son aura, permettant à la femme effrontée de se replacer à genoux.

« Quelle est ta relation avec le petit lapin? » demanda Chu WuQing.

Il n’y avait aucun soupçon dans les yeux de Chu WuQing, mais Bai Zhuo sentit qu’il avait lu en elle comme un livre ouvert.

Comme si toutes leurs manigances et tous leurs mensonges n’étaient rien de plus que de la poussière dans le vent devant ce jeune homme à l’air inoffensif et gentil.

Bai Zhuo eut même l’envie de lui dire la vérité. Peut-être que si elle le faisait, il pourrait… se souvenir d’elle.

Cependant, cette idée avait à peine fait surface qu’une douleur perçante traversa son âme. Le lapin qui agissait de manière si faible et pitoyable devant Chu WuQing la dévisageait d’un regard froid et sans émotion, comme s’il regardait un cadavre.

De la sueur froide coula le long du dos de Bai Zhuo, et elle parla d’un air terrifié : « La bête spirituelle que vous tenez est la seule bête spirituelle de cinquième rang du pavillon des Bêtes, la bête Biyou, née d’une bête de Neige Volante avec le sang d’un Denglong^[1]. Cependant, la bête a eu des difficultés lors de la grossesse, causant la naissance prématurée de l’enfant, c’est pourquoi il ne semble être que de rang un. En réalité, c’est déjà une bête spirituelle de rang quatre, et sa lignée est encore plus forte que celle de ses parents. Si tout va bien, il pourrait atteindre le rang six, peut-être même le sept. Nous ne savons pas pourquoi, mais cette bête s’est enfuie et est venue jusqu’à la secte XianLing, et elle a décidé de faire de vous son maître. Il est clair que la lignée de cette bête spirituelle divine a été conçue pour vous, jeune maître. »

« Oh? »

Chu WuQing semblait montrer un certain intérêt, une touche d’amusement dans les yeux. Cela la frappa comme la fragrance et l’espoir qu’apporte la brise d’avril, mais tout se corps semblait glacé.

Tous leurs mensonges étaient exposés devant Chu WuQing. Ce dernier n’en dit rien, considérant seulement que c’était un jeu amusant.

Leur ruse n’était pas aussi impeccable qu’ils le croyaient. Dès le début, leurs plans et calculs tenaient dans la paume de sa main.

Mais il ne lui avait pas dit d’arrêter, alors elle avait continué son jeu, jusqu’à ce que le protagoniste du spectacle soit satisfait.

Bai Zhuo pouvait sentir son cœur s’emballer. L’anxiété d’être prise à mentir, et le sentiment de danser dans la paume de quelqu’un d’autre ne la firent pas seulement flancher, mais à la place une étrange excitation s’éleva au milieu de la terreur.

L’excitation d’être capable de divertir le jeune homme par son numéro.

Cette émotion complexe était simplement trop étrange, Bai Zhuo dut prendre une longue inspiration avant de pouvoir continuer. « Le pavillon des Bêtes est prêt à vous offrir cette bête, et moi, Bai Zhuo, suis prête à vous offrir mon âme pour devenir votre servante afin de dresser des bêtes pour vous. Tout ce que je demande en retour, c’est que la secte XianLing protège le pavillon des Bêtes. »

Après avoir terminé son discours, elle s’inclina solennellement.

Tout semblait parfaitement logique, et ça expliquait pourquoi un faible lapin de neige spirituel avait un si grand pouvoir que même un perfectionneur au cœur doré n’arrivait pas à détecter son arrivée.

Cependant, Su BeiCi ne croyait pas une seconde que c’était là la vérité. Il ne montra pas ces émotions cette fois, et il ne frappa pas non plus Bai Zhuo malgré sa haine grandissante.

Elle n’était rien de plus qu’une dresseuse de bêtes, une perfectionneuse à l’établissement de la fondation. Comment osait-elle regarder QingQing de cette manière? Mais il hocha simplement la tête : « Puisque tu es la dresseuse de cette bête, tu devrais la maintenir en laisse au lieu de la laisser vagabonder où bon lui semble de manière si impolie. En tant que bête spirituelle de A-Qing, elle ne peut pas être aussi impolie qu’un animal sans maître. Cela ne ferait qu’embarrasser la secte XianLing et QingQing. »

Su BeiCi parla en s’étirant pour attraper le lapin dans l’étreinte de Chu WuQing.

La rage dans le cœur de Xiao Yan atteint son sommet. Embarrasser la secte XianLing? Sans Chu WuQing, la secte XianLing ne vaut rien. Même avec l’aide de QingQing, ce n’est rien de plus qu’une forte secte dans un domaine inférieur.

Il osait dire que lui, le candidat à la succession de la secte ShangYuan, embarrasserait la secte XianLing, allant jusqu’à dire qu’il embarrasserait QingQing.

Ses mots étaient bien beaux, mais en vérité, il était juste jaloux de ne pas pouvoir s’approcher si près de QingQing quand bon lui semble. Heureusement, il n’était pas un vrai lapin. Sinon, il aurait probablement déjà été assassiné.

Xiao Yan se hérissa, se glissant dans les robes de Chu WuQing pour se cacher. Une fois à l’intérieur, il n’oublia pas de tirer fermement les robes avec ses pattes pour s’assurer que tout était bien caché afin que personne ne profite de la vue, tout en restant hérissé.

Bai Zhuo se leva et suivit les instructions que Xiao Yan lui envoya par télépathie, disant : « Cette petite bête a une lignée héritée de son père, et a reçu un atavisme hérité à la naissance, lui permettant d’avoir une conscience spirituelle, alors il peut comprendre le langage humain. Il est encore petit, aussi, alors il est possiblement encore affecté par l’empreinte envers les parents. Il vous a probablement reconnu, jeune maître, comme son parent. Il ne tolèrera pas de vous quitter. Lorsqu’un lapin spirituel fait ce genre de son, c’est un signe de sa colère. Il est encore jeune. S’il est séparé de son maître par la force, ses démons internes pourraient le submerger, et il mourra de dépression. »

Une bête spirituelle? Mourir de dépression? Une bête spirituelle de rang quatre, équivalant à un perfectionneur au début du cœur doré. Est-ce que c’était une tentative de blague?

Cependant, les mots de la perfectionneuse étaient exactement ce que n’importe quel perfectionneur désirant avoir un animal de combat voulait entendre. Qu’est-ce qui était plus loyal que l’empreinte envers ses parents? Cet animal ferait tout pour rester aux côtés de son maître, et mourrait même de dépression à son départ.

Cela signifiait que cette bête de bataille ne pouvait être prise par personne d’autre.

Chu WuQing ne put s’empêcher de rire. Le petit bonhomme dans ses bras avait fabriqué une telle histoire. Comme c’est amusant.

Il agrippa le lapin par le cou gentiment, le retirant de son étreinte et agissant comme s’il allait le jeter plus loin.

Le petit lapin se roula subitement en boule, s’accrochant à ses doigts avec ses quatre pattes, enroulant même ses oreilles autour de ses doigts. Une panique presque humaine apparue dans ses yeux.

Il commença même à pleurer de douleur, comme s’il voulait donner raison à la perfectionneuse.

Chu WuQing jeta le lapin dans les bras de Su BeiCi, et la petite boule de fourrure blanche commença immédiatement à se débattre, comme si elle voulait frapper Su Beici.

Ce corps doux et faible avec des jambes à peine plus grosses qu’un pouce frappait de toutes ses forces pour déchirer les robes enchantées du perfectionneur au cœur doré. Même si ces robes n’étaient qu’un article magique de rang sept utilisé par un perfectionneur à l’établissement de la fondation, c’était tout de même surprenant.

Le petit lapin ferma les yeux de désespoir, mais alors que Chu WuQing le lâchait, le lapin se mit à aboyer et grogner contre Su BeiCi comme un chien, frappant des pattes et plongeant pour attaquer Su BeiCi à la gorge comme une lame aussi affutée qu’un rasoir.

Ce n’était pas un jeu d’enfant, c’était un cou fatal et meurtrier d’une bête spirituelle de rang quatre!

Su BeiCi donna un coup sec vers l’avant avec son doigt, lançant des rafales de vent de sa main. La brise semblait douce, mais elle contenait un grand pouvoir destructeur.

L’herbe sous ses pieds, les arbres autour d’eux, tout se transforma en poussière sous la puissance de ce coup de vent. La perfectionneuse qui se tenait un peu plus loin fut repoussée sous la force, toussant du sang.

C’était une attaque de la résolution spirituelle de la voie de l’Insouciance.

L’intention meurtrière était claire!

Un bébé bête spirituelle n’était naturellement pas un adversaire qui pouvait vaincre une attaque de la résolution spirituelle de Su BeiCi. Cette puissance, comme une épée dégainée, se dispersa sous la rafale destructrice. La fourrure et la chair du lapin furent déchirées par l’attaque, et en crachant du sang, il réussit à atterrir à nouveau dans les bras de Chu WuQing.

Même s’il était gravement blessé, le lapin fit de son mieux pour que le sang ne tache pas les robes blanches de Chu WuQing, ébouriffant sa fourrure. Ses yeux étaient plaintifs, les iris rouges montrant des larmes embrouillées qui refusaient de tomber.

Il avait perdu. Il avait perdu devant son maître. Mais… il ne voulait vraiment, vraiment pas être rejeté. Je me tiendrai bien, je jure ne de pas causer de problème au maître.

Cela surprit Su BeiCi. Comment pouvait-il y avoir un animal aussi effronté dans ce monde? Su BeiCi commença même à douter que ce lapin n’avait pas perdu parce qu’il était plus faible que lui, mais qu’il avait perdu exprès pour gagner de la sympathie.

Effronté ne suffisait pas pour décrire ce lapin. Su BeiCi sentit sa rage bouillir. Il pensa même qu’il n’aurait peut-être pas dû se battre. Il aurait dû laisser ce lapin lui ouvrir la gorge.

Alors, ce lapin aurait été mis à mort. Tenté de tuer un maître était le pire crime pour un animal de compagnie. Et il était quand même la fiancée de WuQing.

Si son cou avait été blessé par le lapin, peut-être que WuQing l’aurait personnellement aidé à y apposer de l’onguent médicinal. Peut-être qu’il se serait penché pour l’embrasser.

Mais s’il avait fait ça, il serait devenu un fardeau, incapable de s’occuper de ses responsabilités. Il ne pouvait pas être comme ce lapin sans se soucier de rien.

La rage de Su BeiCi s’intensifia.

 « Là, là, je ne vais pas me débarrasser de toi. » Chu WuQing prit un air exaspéré. Il invoqua la perfectionneuse et lui donna un comprimé médicinal. « A-Ci est ma fiancée, et donc elle est aussi sa maitresse. Y a-t-il un moyen de changer son comportement? »

Bai Zhuo secoua la tête en soupirant. « Cela peut sembler irrespectueux, mais je dois vous le dire. Selon son comportement actuel, il ne considère pas Su-qianbei comme étant un humain au même titre que vous jeune maître. Il pourrait le considérer comme une bête spirituelle comme lui, et une bête de rang inférieur. Alors, pour maintenir l’affection de son maître ainsi que sa position et son statut, il agit dans les extrêmes. Sans compter Su-qianbei, même votre père pourrait être, à ses yeux, un être qui cherche votre affection et menace sa place dans votre cœur. Vous êtes le seul qu’il considèrera comme son maître. Pas même votre futur partenaire de perfectionnement qui partagera vos vœux devant les cieux. »

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[1] Une bête divine qui garde et protège les gens et tient le mal à distance.