L'Éternelle errance, Romans
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Chapitre 1 – Amour et haine

Traduction française par Tian Wangzi

Lorsque Lin QiuBie se réveilla, la nuit ne s’était pas encore retirée. La lune décroissante traversait sa fenêtre, illuminant d’innombrables branches de cerisier.  Il était recroquevillé dans les bras d’un homme, la poitrine bouillante et le dos tremblant de froid sous la couverture.
  
Submergé soudainement par une subite tristesse, Lin QiuBie leva la tête et mordit la mâchoire inférieure de cet homme à l’allure sévère.
  
Engourdi par le sommeil, Yan QingZhou étira la main pour tapoter la tête de l’homme dans ses bras, lui marmonnant : « Shixiong, arrête ça… »
  
Toute sa tristesse et son impression d’être lésé s’évaporèrent en un instant. Lin QiuBie cessa de bouger, souriant avec sarcasme un long moment.
  
Son sentiment d’être lésé? Seuls ceux qui s’apitoient sur leur sort peuvent se sentir lésés. Il pouvait agir comme un enfant gâté sans retenu, défouler sa colère sans distinguer le bien du mal, agir de façon téméraire et indisciplinée, comment Yan QingZhou pouvait-il le léser?
  
C’était comme chercher à se faire humilier.
  
Lin QiuBie repoussa doucement la main de l’homme, puis se redressa pour s’agenouiller : « QingZhou, Yan QingZhou… Tu es vraiment trop dur. » Il prononça distinctement les mots « vraiment trop dur », cherchant la lame, frappant pour tuer.
  
Il ferma les yeux et fredonna une douce mélodie, puis il fut envahi par les souvenirs. La salle de spectacle était illuminée, une foule de personnes l’acclamait et l’encourageait…… Mais sous les projecteurs, il ne pouvait sentir qu’une profonde solitude, comme s’il était séparé dans un autre monde, un monde étroit, froid et sombre, un homme blessé réduit à soigner seul ses blessures.  

Beaucoup disaient l’aimer, mais personne ne pouvait le sauver.
  
Une dépression, oui, c’est ce que disaient les médecins.
  
Lin QiuBie avait toujours pensé que cette maladie était déraisonnable, mais il était impuissant face à tout ce que la maladie lui envoyait.
  
La froideur de l’orphelinat, la torture des parents adoptifs, la violence du réseau, le monde du divertissement d’apparence fascinante, mais sombre et sale en réalité…… Même maintenant, si sa vie était toujours splendide, ce n’était qu’une mince robe externe et magnifique pour couvrir son âme criblée de trous.
  
Devant les gens, il était élégant et raffiné, doux et beau, mais dans leur dos, il était faible et ridicule, hystérique même.
  
Finalement, lors d’une nuit ordinaire, il avait envoyé un texto à un fan qu’il n’avait jamais rencontré.
  
Ah, le lever du soleil.
  
Puis, il avait sauté du 32e étage, et il avait vu repasser sa vie devant ses yeux en 2 ou 3 secondes.
  
Il avait choisi le lever du soleil, espérant voir le monde mortel partir en fumée, et le monde mortel avait brillé, illuminant sa voie vers la réincarnation, plus aussi seul et désolé.
  
Il avait peur.
  
Tellement peur d’être seul, tellement peur de la solitude.
  
Mais il n’était pas mort, il s’était réveillé dans un autre monde, devenant le shixiong de Yan QingZhou.
  
En se remémorant sa vie passée, Lin QiuBie sortit du lit, sortant dans la nuit pour chercher une lampe que Yan QingZhou avait bien cachée.
  
Cette lampe rassemblait une âme, de la mort à la vie.

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