Traduction française par Tian Wangzi
Je me prosternai au sol et déclarai clairement mes intentions à Zezhou-xianjun.
Zezhou-xianjun ne me permit pas de partir, disant que j’étais son partenaire sur la voie.
J’avais prétendu quelque chose de similaire avant, mais maintenant, je ne pensais qu’à Xie Lin.
En voyant que j’étais déterminé à partir, Zezhou-xianjun me mena à une pièce secrète à l’arrière de la cabane en bambou. Il s’y trouvait un cercueil de glace dans lequel se trouvait un jeune homme aussi beau qu’une couronne de jade, qui me ressemblait en tout point.
Zezhou-xianjun le regarda sans mot, puis par surprise, il dit que ce jeune, c’était moi.
J’avais un peu peur, je voulais tourner les talons et partir.
Zezhou-xianjun me pressa dans le cercueil de glace et me pinça le visage pour me forcer à regarder ce jeune.
Il dit : « Lorsqu’il se réveillera, je te laisserai partir. »
J’étais enfermé dans la cabane en bambou. Zezhou-xianjun me donnait l’élixir à prendre bien plus souvent qu’avant, plusieurs fois par jour.
Je me rappelai que Xie Lin avait dit que cet élixir était un poison et que je ne devais pas trop en prendre.
Alors ce n’était pas un piège de Lu Yan et son groupe, c’était vraiment Su Zezhou qui voulait me tuer.
Tout ce que j’admirais chez lui avant, son apparence aussi belle que la lumière de la lune, son sens de la justice pour le monde, tout ça, c’était faux.
Su Zezhou devait être fou. Il radotait sans cesse toute la journée, disant que j’étais son petit démon-fleur.
Je savais que Su Zezhou parlait du jeune dans le cercueil dans glace, mais à part notre apparence, lui et moi n’avions rien en commun.
Je ne suis pas un démon, je suis une sirène.
Ça faisait dix jours que je prenais l’élixir. Ce soir-là, j’eus soudainement mal à la tête, et je commençai à vomir du sang sans m’arrêter.
Alors que j’allais perdre connaissance, je vis Su Zezhou pousser la porte et entrer.
Il avait une seringue d’extraction de l’âme à la main, et s’avançait vers moi pas à pas.
Chancelant, je tentai de me redresser en m’appuyant au mur. Je me mordis désespérément la langue pour essayer de rester éveillé.
Su Zezhou fronça les sourcils, me piégeant dans un sortilège. Il dit : « Tu n’es effectivement pas lui, mais tu as la moitié de son âme en toi, et je suis venu la reprendre. »
Il racontait encore n’importe quoi. Je n’avais aucun lien avec ce démon fleur, comment pourrais-je avoir la moitié de son âme?
Une violente quinte de toux me fit m’étouffer avec le sang. Je titubai et tombai au sol, très près de la seringue d’extraction de l’âme.
Je serrai les dents. Je ne voulais pas mourir.
Il avait son petit démon fleur, j’avais mon Xie Lin.
Sur l’île, en plus de m’apprendre à cultiver mon corps, Xie Lin m’avait aussi appris des techniques d’autodéfense.
Je les utilisai toutes.
Mais c’était inutile. Devant Su Zezhou, ce n’était que des talents insignifiants.
C’était comme si j’étais revenu à ce jour-là; tout mon corps était brisé, mais la douleur était encore pire. Je me recroquevillai sur moi-même, presque incapable de garder les yeux ouverts.
Aux portes de la mort, je vis Xie Lin.
C’était peut-être une illusion. J’avais entendu dire que lorsqu’une personne est sur le point de mourir, elle voit la personne qu’elle désire le plus voir.
La seule personne que je voulais voir, c’était Xie Lin, alors il m’était apparu.
J’ignore comment, mais j’étais capable de rire à travers l’extrême douleur. En regardant la silhouette brouillée de Xie Lin, je murmurai : « J’ai vraiment mal, ah. »
Je ne mourrai pas, et je me retrouvai à nouveau dans le royaume démoniaque, reposant dans le lit de Xie Lin, un endroit familier avec des odeurs familières.
Xie Lin était assis au bord du lit. Il me regarda froidement et fit pleuvoir ses insultes sur moi : « Idiot! »
Je déversai mes larmes en enlaçant sa taille, disant à quel point il m’avait manqué.
Xie Lin fit une pause, puis il m’enlaça aussi. Il dit férocement : « Pourquoi tu pleures? Je t’ai donné un jeton de jade pour me contacter, mais tu ne l’as jamais fait. »
J’essuyai mes larmes contre lui, et lui répondis en m’étouffant sur mes sanglots : « Sur le chemin, je l’ai échappé et il s’est brisé. »
Xie Lin me pinça le menton et me força à lever la tête. Rudement, il essuya mes larmes, et dit d’une voix vicieuse : « Tu voulais toi-même rentrer, qu’est-ce que je pouvais faire? Te kidnapper? Secrètement, cet hypocrite te manquerait encore.
Cette Majesté est occupée par des affaires officielles. Je ne peux pas passer mes journées à te surveiller pour t’empêcher de volontairement te laisser intimider. »
En y repensant, je lui demandai : « Es-tu venu me voir au mont Cuiwei? »
Xie Lin répondit : « Non! »
Je tirai sur sa manche en disant : « Ma tête me fait si mal, est-ce que je vais mourir? Je ne veux pas mourir maintenant, je ne t’ai pas encore épousé. »
Tout en m’accusant d’être un crapaud qui voulait manger un cygne, Xie Lin attrapa mon poignet pour m’examiner avec son qi.
« J’ai déjà soigné tes blessures. Dans quelque temps, tu n’auras plus mal à la tête. L’élixir que te donnait Su Zezhou servait à vider ta base spirituelle, mais heureusement, je t’ai aidé à cultiver ton corps, avant. Tu as été béni par ta malchance, et maintenant, tu vas pouvoir te cultiver. »
Je versai des larmes de joie.
Xie Lin : « Petite sirène, ne pleure pas. Si tu continues de pleurer, tu vas échapper tes perles. »
Je frissonnai de peur.
Xie Lin expliqua avec indifférence : « L’aura dans l’élixir a complètement ouvert ta base spirituelle, alors ta lignée de sirène réprimée a commencé à s’éveiller. »
Il caressa mes jambes et demanda : « Est-ce que ta queue va apparaître plus tard? »
Xie Lin me prit dans ses bras pour m’emmener à la source chaude. Il me posa dans l’eau et me regarda intensément avec intérêt, attendant de voir ma queue apparaître.
Je lui demandai : « Tu accepterais de te marier avec un poisson, de le prendre comme partenaire pour te cultiver? »
Xie Lin fit la moue : « Ne passe pas ton temps à te traiter de poisson. Souviens-toi bien, tu es fiancé à cette Majesté. Dire que tu es un poisson, c’est trop vulgaire. »
Je m’étirai pour sortir de l’eau en lui souriant.
Xie Lin fit comme s’il ne voyait rien et dit fermement : « N’essaie pas de me séduire. Il y a des choses qui se font la nuit du mariage, ne brise pas les règles. »
Xie Lin brisa les règles ce soir-là.
Je ne voulais pas pleurer, mais je ne pus m’en empêcher. Les perles tombèrent sur le lit, puis sur le sol.
Un clapotis au beau son mélodieux.
Les perles rondes se dispersèrent partout, c’était une scène magnifique.
Plus tard, Xie Lin utilisa ces perles pour faire un rideau autour du lit.
Chaque fois que j’en prenais un ou deux brins, Xie Lin me demandait de le payer. Dès que je le repayais, il se brisait encore.
Ça faisait si mal. Dans les livres que j’avais lus, quand un amant pleurait, l’autre avait de la peine.
Quand je pleurais, Xie Lin n’avait pas de peine, il s’empressait de collecter les perles.
C’était difficile d’être le fiancé de Xie Lin, alors j’allais me plaindre à Er Dianxia. Il me dit que pour lui aussi, c’était difficile.
On sympathisait tous les deux pour les difficultés de l’autre.
Tous les jours, Xie Lin m’enseignait à me cultiver, mais certaines méthodes n’étaient pas très honorables. Xie Lin me dit très sérieusement que ces méthodes étaient entièrement bénéfiques, sans dommage, et sans souffrance.
Mais à mon avis, peu importe si je me cultivais étape par étape ou si je prenais les méthodes de Xie Lin, il y avait quand même de la souffrance.
Dans la chambre de Xie Lin, mes perles décoraient toute la place. La perle qui servait de lumière la nuit avait été remplacée par un océan de perles.
En réalité, elles étaient si nombreuses et collées les unes contre les autres qu’elles me faisaient un peu peur, mais Xie Lin trouvait ça joli, alors je ne pouvais pas faire autrement.