Le général au coeur trop sale, Romans
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Chapitre 1

Traduction française par Tian Wangzi

01

Tang Li était recroquevillé sur un tas de paille dans une cellule, les genoux repliés contre sa poitrine, intérieurement complètement offensé.

Il était accusé à tort. Il venait de sortir de la secte Tang. Il était innocent. Il voulait seulement parcourir le Jianghu[1], mais il ne s’était pas attendu à ce qu’au bout de quelques jours, il rencontre un qianbei[2]. Les deux hommes avaient discuté agréablement, et après avoir passé quelques jours ensemble, ce qianbei était parti de son côté pour accomplir une mission.

Tang Li ignorait s’il avait fait une erreur, ou s’il y avait une autre raison, mais en arrivant à la porte de la ville pour sortir, il avait réalisé que son passeport avait été changé pour celui de son qianbei.

Le soldat du Tiance[3] qui enquêtait à la porte de la ville jeta un œil à ses papiers, puis regarda Tang Li avec surprise : Tu ne manques pas de courage, ah.

Tang Li cligna des yeux d’un air innocent : Ah?

Soldat du Tiance : Soldats! Arrêtez-le!

Tang Li n’avait même pas eu le temps de répondre que des soldats du Tiance le saisissaient. Dans le chaos, il aperçut un avis de recherche collé sur le mur, et par surprise, c’était celui de son qianbei avec lequel il avait passé quelques jours.

Tang Li s’écria : Attendez un instant! Je suis accusé à tort! J’ai pris le mauvais…

Puis, un coup d’épée lui fit perdre conscience.

02

Tang Li resta dans la cellule toute la journée. À part le geôlier qui lui avait fait porter un repas et de l’eau, il n’avait vu personne. Et ce geôlier devait être muet, car il n’avait pas répondu à aucune de ses questions.

Tang Li était complètement désespéré lorsqu’il entendit soudainement un bruit de pas derrière la porte. Il regarda à travers les barreaux pour voir un jeune membre du Tiance, probablement un général, être approché par les gardiens de prison.

Tang Li s’empressa de secouer les barreaux solides en criant : Jun’ye[4]! Je suis accusé à tort! Je suis accusé à tort!

Cet homme du Tiance portait une robe rouge sous son armure argentée. Ses yeux étaient aussi glacés que la froide lumière de la lune. Lorsqu’ils se posèrent sur Tang Li, le cœur de ce dernier manqua un battement, comme s’ils étaient tous les deux dans une guerre froide insensée.

L’homme se tourna vers Tang Li : Hm?

Tang Li resta sans mot un moment, puis il dit prudemment : On m’a accusé à tort. On m’a arrêté parce que j’ai pris par erreur le passeport d’un autre.

L’homme du Tiance dit sans expression : Accusé à tort?

Tang Li hocha vigoureusement la tête : Hm hm!

L’homme du Tiance le regarda un moment, puis soudainement il ricana d’une manière si froide que Tang Li sentit son sang se figer : Ce que tu dis, c’est que ma division Tiance est inefficace, qu’on mélange le blanc et le noir, qu’on abuse de notre position pour notre gain personnel, qu’on est corrompus, et qu’on a arrêté la mauvaise personne?

Le secrétaire à ses côtés baissa immédiatement la tête pour prendre des notes dans son carnet.

Tang Li secoua plusieurs fois la tête : Je n’ai rien dit de ça, j’ai seulement dit que vous avez arrêté la mauvaise personne…

L’expression de l’homme du Tiance était glaciale : Tu ne l’as pas dit, mais c’est ce que tu insinuais.

Tang Li était offensé : Mais vraiment pas!

L’homme du Tiance plissa les yeux : Des rumeurs salissant la division Tiance, le crime est aggravé.

Tang Li était sans mot : … Fuck?

L’homme du Tiance ricana froidement : Fuck? Des obscénités contre un officier du Tiance, le crime est aggravé.

Le secrétaire commença à joyeusement prendre des notes.

Tang Li s’effondra, attrapant les barreaux de la porte pour vigoureusement les agiter, complètement offensé, et dit pour se défendre : Pourquoi tu réagis comme ça? Je ne t’ai pas insulté, c’est juste une expression. Tu ne l’utilises pas, habituellement…

L’homme du Tiance leva la main pour tapoter celle de Tang Li, accroché aux barreaux : Tripoter de manière obscène un officier du Tiance, le crime est aggravé au troisième degré.

Le secrétaire réfléchit un moment, puis hocha la tête et prit des notes.

Tang Li resta stupéfait un moment, puis, en silence, il retira sa main et trouva refuge dans un coin de la cellule : …

Fuck, cet homme du Tiance a un problème! Il a un méchant problème!

03

Même si Tang Li n’osait pas parler, cet homme du Tiance ne semblait pas vouloir le laisser tranquille. Il restait à l’extérieur de la porte de la cellule, et froidement, il se caressa le menton.

Un homme qui voulait lécher les bottes de ce maître militaire s’approcha : Commandant Li, on voit bien que ce voleur de Jiangyang est bien vicieux. Il dit qu’il est accusé à tort, il insulte la division du Tiance, et ensuite il vous tripote. Il est évident qu’il n’a aucun remords, on doit le garder à vue.

L’homme du Tiance hocha la tête : Tu as raison.

Et le dangereux voleur de Jiangyang Tang Li se recroquevillait dans un coin de sa cellule, offensé, à piétiner la paille.

Le chef des geôliers ajouta : J’ai entendu dire que ce voleur de Jiangyang peut voler dans le ciel, devenir invisible, marcher sur l’eau et même traverser les murs, en plus de ne reculer devant aucun crime. Cet humble homme craint qu’il ne s’enfuie.

L’homme du Tiance frappa dans ses mains : Soldats!

Tang Li trembla de peur, se disant qu’ils allaient le traîner hors de la cellule pour le décapiter.

L’homme du Tiance dit d’une manière imposante : Escortez-le au manoir Tiance, je vais le surveiller personnellement.

Tang Li laissa tomber un soupir de soulagement, seulement il croisa ces yeux aussi sévères que ceux d’un faucon, et sentant que ce n’était pas bon, il s’empressa de dire : Je peux rester ici?

L’homme du Tiance : Effronté.

Tang Li : D’accord, d’accord, d’accord. Je suis effronté, je suis effronté.

L’homme du Tiance : Aucun respect des lois, le crime est aggravé…

Tang Li : N’en ajoute pas! À t’entendre, tu vas me tuer ou m’écorcher!

L’homme du Tiance le regarda froidement, et soudainement, il se présenta : Je m’appelle Li Xinwu.

Tang Li était surpris : Ah, je m’appelle Tang Li.

L’homme du Tiance ricana froidement : Je ne te l’ai pas demandé. Soldats, emmenez-le.

Tang Li piétina le foin, indigné et offensé.


[1] Littéralement les lacs et les rivières, en référence au monde marginal en dehors de la société séculière

[2] L’équivalent d’un « sempai », un senior, supérieur, un disciple plus âgé dans la même secte

[3] Le nom de la division auquel appartient le soldat

[4] Un titre respectueux pour un homme militaire d’un grade supérieur

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