Traduction française par Tian Wangzi
C’était des huttes de pailles qui étaient très proches les unes des autres, sans compter que ce clan de démons n’avait aucune gêne au départ, alors quand ils avaient bâti ces huttes, ils ne s’étaient pas donné la peine de les insonoriser. De plus, certaines chauves-souris pouvaient y voir là un intérêt.
Mais pour Gu Mang et Mo Xi, c’était extrêmement embarrassant.
Les deux chauves-souris étaient très impatientes, et elles ne perdirent pas de temps avant de passer à l’acte, comme si elles le faisaient directement collées contre le mur, au point que Gu Mang pouvait même entendre des bruits mouillés et lubrifiés. Il lança un regard à Mo Xi, mais dans l’obscurité, il ne pouvait pas voir clairement son expression. Par contre, il pouvait encore sentir son aura basse et profonde.
Gu Mang toussota, les yeux bleus fixés sur le plafond de la hutte de paille, et il dit soudainement : « Tu veux écouter une chanson? »
Mo Xi : « … »
Sans attendre la réponse de Mo Xi, Gu Mang commença à fredonner. Il avait l’habitude de jouer des mélodies de mariage ou de funérailles avec sa suona, et la chanson qu’il fredonna était similaire, sans aucune ambiguïté. Alors, dans la hutte d’à côté, les deux chauves-souris entendaient cette chanson triste au-delà des mots, alors que dans sa hutte, Gu Mang chantait sa petite chanson comme si sa vie en était le prix.
Au départ, il ne voulait que camoufler les sons de ces démons qui les rendaient inconfortables, mais à force de fredonner, Gu Mang s’oublia un peu, et il ne se soucia plus des mouvements de leurs voisins. Il se trouva une position plus confortable, se couchant sur le tas de paille, les bras derrière la tête, et tout en laissant pendre les jambes, il se concentra sur sa chanson.
À la fin d’un couplet, il fit une pause, et demanda à Mo Xi presque en se moquant : « Tu l’aimes? »
« … » Mo Xi dit d’une voix basse : « Essaies-tu d’attirer les voisins ici? »
« Pas du tout. » Gu Mang se reposa contre le tas de paille, une main sur les genoux, tapant doucement le rythme. « Tu es beau, ils ne se préoccuperont pas de moi. »
Au bout d’un moment, les voix de l’autre côté du mur s’arrêtèrent. Puis, on frappa à la porte avec indignation.
*Toc toc toc!*
Mo Xi lui lança un regard de reproche, comme s’il voulait dire : Je te regarde gérer ça.
Sans se presser, Gu Mang interrompit sa chanson de sa voix profonde et sensuelle, tranquillement en étirant la note, avant de dire paresseusement : « Qu’est-ce que vous voulez? »
La voix en colère de l’homme chauve-souris retentit de l’autre côté du mur : « Qu’est-ce que tu fais? Vous avez fourré?! »
Mo Xi s’étouffa devant un langage aussi vulgaire que « fourrer ».
Mais Gu Mang était tout aussi vulgaire, alors il sourit : « On est en train de fourrer. »
Mo Xi : « … »
« Alors pourquoi tu chantes?! »
« J’ai une bonne bouche. Quand la baise est bonne, j’aime fredonner. »
La colère de la chauve-souris pourrait presque suffire à mettre feu à la hutte : « Quand la baise est bonne, tu aimes chanter « La seconde source reflète la lune[1] »?! »
« Oui, je peux aussi chanter en allegro quand j’orgasme. »
Mo Xi : « …………………… »
La chauve-souris : « ………… »
Gu Mang secoua ses longues jambes et attrapa un brin de paille avec lequel il commença à jouer, complètement effronté au point de faire rougir les dieux : « J’ai un fétiche, et je dis la vérité. Ce gege dans ma hutte est encore bien dur et excité, j’estime qu’il ne pourra pas s’arrêter avant encore un moment. Si ça ne te plaît pas, mon frère, tu peux toujours changer de hutte. »
Mo Xi dit d’une voix basse : « Je crains que tu… »
« Chut. » Gu Mang étira la main pour poser un doigt sur ses lèvres. « Regarde, ils vont partir. »
Comme on pouvait s’y attendre, au bout d’un moment, le couple de chauves-souris d’à côté se leva en les injuriant. Ils devaient vraiment craindre ce que ferait Gu Mang le moment venu. Même l’intérêt le plus fort serait éteint à cette pensée. Au final, la tribu des chauves-souris de feu restait un clan hédoniste, ils ne voulaient pas se retrouver mêlés à un pervers qui chantait en allégro en atteignant l’orgasme alors qu’ils étaient eux-mêmes à leurs affaires. Alors, ils ne pouvaient que donner un coup de pied à leur porte en les injuriant avant de partir plus loin.
En écoutant les démons le traiter de « Pervers! » et de « Fou! » avant leur départ, Gu Mang ne put s’empêcher d’étouffer ses rires dans le tas de paille en attendant qu’ils s’éloignent. Puis il ne put plus retenir son rire, ses épaules tremblaient, et il s’effondra.
« Ah ah ah ah ah… »
Mo Xi dit : « Tu… »
« Hm? » Gu Mang tourna la tête, les yeux bleus brillants comme des cristaux, légèrement humides à cause de son rire. En regardant Mo Xi à ses côtés, il dit en riant : « C’est difficile à endurer, hein? Tant qu’on est assez effrontés, on peut vivre tranquille. Mais tu ne peux pas apprendre ce truc, Xihe-jun, tu es bien trop sérieux. »
« … »
Au bout d’un autre moment, Gu Mang sentit qu’il était presque temps, alors il se leva du tas de foin pour se préparer à sortir. Mais peut-être parce qu’il était resté étendu trop longtemps, en se relevant soudainement il fit une chute de pression, lui provoquant des étourdissements.
Même si Mo Xi était toujours en colère contre lui, il le rattrapa tout de même inconsciemment : « Qu’est-ce qui ne va pas? »
« …Ah, je ne sais pas, j’ai la tête qui tourne. » Gu Mang se massa les tempes. « Je dois juste ralentir un peu. »
En parlant, il s’avança vers l’entrée et souleva le rideau de bambou de son petit doigt pour regarder à l’extérieur.
Il n’y avait plus de démons chauves-souris à l’extérieur, la plupart s’étaient trouvé un partenaire pour entrer dans une hutte. Le pavillon d’eau fabriqué d’os humains était entièrement vide, alors qu’une mince couche de fumée flottait sous la lumière de la lune…
« OK, échappons-nous subtilement, » dit Gu Mang en faisant signe à Mo Xi. Mo Xi s’avança aussi, et les deux hommes observèrent en dehors du rideau de bambou. En voyant le dernier couple de chauves-souris aux alentours entrer dans une hutte, Gu Mang étira la main pour relever le rideau.
Qui aurait cru qu’à ce moment, une lumière rouge apparaîtrait sur le rideau de bambou, projetant la marque du clan des chauves-souris. Gu Mang retira immédiatement sa main comme s’il avait été brûlé, et il recula, surpris, en disant : « Qu’est-ce que c’est que ça?! »
Mo Xi leva aussi la main pour essayer, et à son tour il se fit brûler par la lumière rouge.
Il dit d’une voix basse : « Il y a une barrière sur la porte… »
L’art des barrières était la faiblesse de Gu Mang, mais Mo Xi les maîtrisait bien. Sa longue main blanche caressa la marque de l’enchantement, centimètre par centimètre, pour en percevoir le courant spirituel.
« Une barrière à sens unique, ce qui veut dire qu’elle ne fait rien lorsqu’elle est traversée dans un sens, mais lorsqu’on tente de la traverser de l’autre… » Mo Xi s’exclama, interrogateur, comme s’il avait fait une erreur, et il recommença à étudier plusieurs fois l’extrémité de la marque des chauves-souris. Après avoir confirmé qu’il ne s’était pas trompé, son expression s’enlaidit. Il baissa la main en silence.
« … »
« Qu’est-ce qu’il y a? »
Mo Xi ne dit pas un mot, et il retourna s’asseoir sur le tas de paille, où il ferma les yeux : « Attendons l’aube pour partir. »
Gu Mang écarquilla les yeux : « Pourquoi? »
« … Pour rien. »
À la lumière rouge de l’enchantement des chauves-souris qui n’était pas encore éteinte, Gu Mang se sentit embarrassé devant l’expression de Mo Xi. Il voulait encore dire quelque chose, mais il fut soudainement pris de nouveaux étourdissements. Il dut rester sur place un moment pour se reprendre, avant d’avancer vers Mo Xi pour s’assoir à côté de lui.
Gu Mang était très brillant, alors si Mo Xi ne voulait pas en parler, il pouvait deviner.
« Laisse-moi réfléchir… Cette barrière n’empêche pas le monde d’entrer, mais elle empêche le monde de sortir. Sa fonction est alors sans doute que le monde effectue quelque chose dans cette pièce. Toutes les huttes doivent avoir un enchantement similaire. On ne peut pas sortir, mais l’autre couple de chauves-souris à l’instant a pu en sortir. »
« … »
Gu Mang réfléchit, ses yeux glissants sur la hutte vide, pour graduellement se faire une idée.
Il n’y avait rien d’autre que l’épais matelas de paille, et lorsque les chauves-souris entraient dans ces huttes, elles ne voulaient faire qu’une chose; se cultiver en couple.
Et devant l’expression de Mo Xi, trop embarrassé pour en parler, comment Gu Mang pouvait-il ne pas comprendre?
« Je sais, l’enchantement juge si le couple à l’intérieur s’est entremêlé. Il ne laisse sortir que les couples qui se sont entremêlés, non? »
Mo Xi ne répondit rien, disant seulement : « Dès l’aube, l’enchantement sera levé. On a juste à endurer cette nuit. »
Alors, la réponse était « oui ».
Gu Mang resta silencieux un moment. Il se dit que cette reine des chauves-souris était vraiment formidable, utilisant des manières aussi effrontées pour forcer les démons à lui produire de l’énergie spirituelle.
Il soupira : « Peu importe, puisqu’on ne peut rien y faire, attendons. »
Mais ça n’allait pas être facile d’attendre le lever du soleil.
Gu Mang s’étendit pour essayer de dormir, mais il avait beau se tourner dans tous les sens, il ne trouvait pas le sommeil. Il se sentait un peu inconfortable.
Ses étourdissements ne diminuèrent pas, au contraire, ils augmentèrent. De plus, il avait l’impression qu’on avait allumé un feu dans son ventre, et la chaleur semblait se répandre comme des taches d’encre sur un parchemin, et graduellement, son souffle devint plus lourd.
Au départ, Gu Mang se dit qu’il avait utilisé le sortilège de transfiguration trop longtemps et qu’il commençait à ressentir les effets de l’épuisement, alors il récita en silence l’incantation pour lever la transfiguration sur Mo Xi et lui. Mais il réalisa que c’était inutile, son état continuait de se dégrader, cette étrange boule de feu prenait plus d’emprise sur son corps, jusqu’à ce que le bout de ses doigts tremble légèrement…
À ce point, même si Gu Mang était lent à réagir, il était impossible de ne pas réaliser ce qui se passait. Il s’assit soudainement, haletant, et ouvrit un peu son chandail. Il leva les yeux pour regarder la lune de l’autre côté du rideau de bambou, rassemblant ses pensées un moment, puis se dit :
« Ça ne va pas. Il y a un problème avec le parfum de la source chaude. »
La pomme d’Adam de Gu Mang s’agita. Il savait déjà que ces chauves-souris de feu ne se joignaient pas uniquement sous les ordres de la reine, c’était aussi parce que le parfum qui émanait des sources chaudes… c’était aussi un puissant aphrodisiaque!
Il leva une main pour se frotter vigoureusement le visage et se donner quelques gifles, essayant de reprendre ses esprits : « Mo Xi? »
Mo Xi ne dormait pas, il était assis, accoté au tas de paille. En l’entendant, il inclina légèrement la tête.
« Tu ne te sens pas inconfortable? »
« Non. Qu’y a-t-il? »
…Pourquoi Mo Xi n’avait pas de réaction?
Peut-être était-ce parce que le parfum s’était dissous dans l’air et qu’il en avait respiré à peine, alors il était peu affecté?
En le voyant plongé dans ses pensées, Mo Xi demanda : « Tu te sens mal? »
« Je… » Gu Mang fit une pause. « …Ce n’est rien. »
Il se recoucha sur le tas de paille, tournant le dos à Mo Xi, et commença à méditer pour tenter de réprimer l’intense agitation qui s’amplifiait encore.
Lentement, il comprit clairement que le parfum que la reine des chauves-souris avait versé dans la source chaude était très puissant, c’était presque comme si elle avait lancé un sort sur tous les démons présents au pavillon d’eau.
Cet aphrodisiaque était particulièrement conçu pour les démons, or Mo Xi était humain, alors naturellement, il n’était pas affecté. Mais il était différent, son corps avait été retravaillé au Liao, le mélangeant avec un loup de neige démoniaque, alors même si l’aphrodisiaque n’avait pas le même effet sur lui que sur les démons de sang pur, les effets étaient tout de même terrifiants.
Il répéta sept fois le mantra pour clarifier son esprit, mais il ne pouvait toujours pas dissiper la chaleur dans son corps. Incapable de le tolérer, Gu Mang fronça les sourcils et se recroquevilla devant le mur de terre, son souffle de plus en plus court…
C’était un vrai calvaire.
Les démons et les monstres sont différents des humains. Les humains sont capables de contrôler leurs désirs sous toutes circonstances, même si c’est difficile et inconfortable lorsque le désir ne peut pas être assouvi pendant longtemps, ça reste seulement un inconfort.
Ce n’était pas la même chose pour les monstres et les démons. Les bêtes ne se reproduisent pas s’ils ne sont pas compatibles, et la douleur d’être tourmenté par le désir donnait l’impression que des fourmis les dévoraient de l’intérieur, les rendant faibles et endoloris.
La pomme d’Adam de Gu Mang s’agita, et il ferma les yeux.
Il ne voulait pas que Mo Xi soit au courant de son état, mais il était incapable de contrôler les effets de l’aphrodisiaque qui se diffusait dans son corps. Son désir de connexion était infiniment exacerbé, et il pouvait même sentir l’aura familière de Mo Xi, ce léger parfum, en plus d’une odeur mâle qui l’enveloppait.
Involontairement, Gu Mang glissa ses doigts dans les brins de paille et s’y accrocha fortement. Il se mordit la lèvre pour réprimer son souffle trop court, mais il ne pouvait calmer les battements de son cœur.
À ce moment, il détestait simplement ce corps que le Liao lui avait donné… Il devait plier la tête devant le poison de Wuyan, et il ne pouvait s’empêcher de se rappeler ses autres expériences brûlantes qu’il avait eues avant. Les cils de Gu Mang drapaient devant ses yeux, tremblants légèrement, cachant l’humidité dans ses yeux…
Il ne devait pas y penser, il ne pouvait pas y penser.
Des images passèrent devant ses yeux, lui faisant perdre la raison. Il désirait sentir le souffle de Mo Xi sur lui, il désirait qu’ils soient comme avant, qu’il se couche dans son dos pour l’enlacer. Il désirait qu’ils puissent se retrouver. Il n’arrivait pas à se débarrasser de ces pensées, comme un épais système de racines enfouies sous la douce boue du printemps, l’air emplit du parfum poignant des hymenanthes après une forte pluie.
Le sol était collant, et le puissant cèdre l’enfonçait profondément au centre de la terre, dans une bouillonnante source secrète.
Il ne devait pas y penser.
Il ne pouvait pas y penser.
Mais il se souvenait du souffle brûlant de Mo Xi quand il l’embrassait sur la joue, devenant si érotique et sérieux quand leur affection était profonde…
« Gu Mang. »
Ses souvenirs roses et vaporeux furent soudainement brisés par cette voix basse, magnétique et suspicieuse. Gu Mang lui tournait le dos, sa silhouette recroquevillée tremblait de manière incontrôlable.
Même s’il faisait de grands efforts pour le cacher, Mo Xi semblait avoir réalisé que quelque chose n’allait pas.
« Est-ce que ça va? »
« Je… » Gu Mang ouvrit la bouche, et sa voix était si rauque qu’il se fit peur lui-même. Il ravala sa salive, pour réussir à peine à faire en sorte que sa voix semble un peu plus calme, un peu plus froide, un peu moins tremblante : « …Je n’ai rien, ça ne te regarde pas. »
Il avait parlé de manière plutôt froide, et Mo Xi, qui était un homme vraiment fier, avait été blessé par cette réponse, alors il ne posa pas plus de questions.
En s’appuyant au mur de terre de la hutte, Gu Mang laissa tomber un petit soupir, puis se mordit la lèvre inférieure.
Le désir provoqué par l’aphrodisiaque était comme un jeu de force, plus il endurait, plus il devenait fort. Il ne fallait absolument pas stimuler les sentiments de Gu Mang à ce moment-là; même entendre simplement la voix de Mo Xi détendait son corps, et au fond de lui, il avait l’impression que cette voix avait été attachée à sa nuque, à la racine de ses oreilles, pour appeler son nom avec une telle affection. La sueur faisait presque fondre les os de ses membres, alors qu’il imaginait encore leurs deux corps unis en un seul.
Graduellement, tout le champ de vision de Gu Mang devint brûlant.
Il souffrait, il souffrait bien trop.
Son cœur débattait si fort, tellement fort… À ce moment, il aurait préféré que le miroir temporel ne lui ramène pas ses souvenirs perdus, parce que s’il ne savait pas ce que c’était, ne serait-ce pas mieux que sa situation actuelle?
Il ne devait pas penser aux innombrables absurdités qu’il y avait eu entre eux, il ne devait pas se rappeler des sentiments amoureux partagés avec Mo Xi.
Gu Mang ferma les yeux. Il était un peu démoli, en fait, le sang du loup de neige démoniaque dans son corps était très coopératif avec l’aphrodisiaque, brûlant centimètre par centimètre sa raison qui le maintenait humain.
L’homme qu’il aimait, l’homme qu’il avait fréquenté, son seul amoureux, il était destiné à être un étranger dans cette vie. Celui à qui il ne pouvait absolument pas lui demander était tout juste dans son dos à ce moment, à seulement quelques pas.
La main de Gu Mang qui agrippait les brins de paille était prise de convulsion, les tendons protubérants. Il craignait d’être complètement emporté par le miasme de Wuyan d’un instant à l’autre.
Après un moment d’hésitation, il finit par ouvrir ses yeux bleus, résolu, et faisant dos à Mo Xi, il rassembla en lui ce surplus de sang démoniaque qui le faisait autant souffrir…
Il réprima férocement un grognement au fond de sa gorge!
Gu Mang écarquilla soudainement ses yeux remplis de larmes, et il soupira en silence.
Après avoir perdu ses âmes, il était resté dans un état où sa sagesse était close, alors il n’avait rien fait de ce genre depuis longtemps. De plus, il ne voulait pas que Mo Xi le remarque, il ne voulait pas qu’il sache qu’il était en difficulté, alors ses mouvements devaient être doux. Mais il était comme un voyageur assoiffé qui prend une gorgée d’eau insignifiante. Après la gorgée initiale, le voyageur n’obtient qu’une soif encore plus intense et assommante.
Il ne devait rien faire de trop évident, et encore moins laisser s’échapper des sons étranges.
Sans aucun doute, il buvait du poison pour étancher sa soif. Lentement, les yeux de Gu Mang devinrent rouges. Il souffrait, il se sentait offensé, il était sur le point de devenir fou par le sang du loup démoniaque qui bouillait en lui…
Mais il ne pouvait même pas faire un son.
Il ne lui restait qu’un mince filet de raison qui lui rappelait qu’il ne devait plus s’entremêler avec Mo Xi. Dès le jour où il avait choisi le chemin de la trahison, il avait dû repousser Mo Xi de côté, et l’abysse de la haine avait surgi entre les deux.
Il ne devait plus l’approcher…
Peut-être que ses pensées étaient trop chaotiques, ou que ses sensations physiques lui faisaient trop mal, mais Gu Mang n’entendit pas les mouvements derrière lui. Le désir et la douleur étaient vraiment entremêlés, quand soudainement une grosse main le saisit par-derrière. Gu Mang sursauta, et son corps se crispa violemment.
« Wu! »
Immédiatement, il entendit la voix de Mo Xi : « Ne bouge pas. »
Pris par surprise, tout son corps se retrouva enlacé dans la chaude étreinte familière, et sous l’extrême surprise et violente stimulation, Gu Mang écarquilla les yeux.
Le sang lui monta aux oreilles, et il sembla voir des feux d’artifice devant ses yeux alors que le monde tournait autour de lui un instant, l’empêchant de voir clairement. Instinctivement, il voulait se libérer. Il avait honte, il sentait le danger, sentant qu’il ne devrait pas… Complètement enveloppé dans les bras de Mo Xi, il faillit étouffer.
C’était le plaisir d’obtenir enfin ce qu’on voulait, mais c’était la réticence à enfin tomber dans le filet.
La voix basse de Mo Xi retentit à son oreille, exactement comme dans ses souvenirs, seulement portant une trace d’hésitation, une trace d’indignation.
« C’est ça que tu veux dire quand tu dis que tu n’as rien? »
L’auteure a quelque chose à dire :
Le petit théâtre d’aujourd’hui… « Interview du précurseur 2.0 avec Princesse Xixi »
Aujourd’hui, un autre crossover avec la distribution de Erha, alors si vous ne voulez pas de spoiler de Erha, vous pouvez le sauter~~~ Les mots ne sont pas comptés dans le nombre de mots, alors vous pouvez lire avec tranquilité[2]~~
Bun aux légumes : Miao miao miao[3]!! Bonjour, tout le monde! C’est l’heure d’une autre interview!! Aujourd’hui, notre invité est Mo-zongshi, veuillez l’accueillir chaleureusement, et veuillez aussi accueillir Xi-mei!
Mo Ran : Peu importe si le chapitre est verrouillé, tant que la lance frappe et tue le 2.0, il y aura des successeurs!
Bun aux légumes : …Tu es le 0.5?
Taxian-jun : Aiya, tu viens de le réaliser.
Xi-mei : …Ce n’est pas le même pervers illettré de l’autre fois? Allez, faites-le sortir pour moi!
Bun aux légumes : Attends! Il est 23h59!!! Dans une minute, il va se transformer!!
【Les cloches de minuit dong,dong,dong】
Mo-zongshi : (ouvre les yeux) Bonjour, mon humble nom est Mo Ran. Puis-je demander le vôtre?
Xi-mei : …Comment cet homme est aussi divisé…
Bun aux légumes : = = Il est comme ça. Mo-zongshi, bonjour~~ On aimerait que tu partages ton expérience. On sait tous qu’à l’époque, JJ a fait verrouiller tes chapitres pour de simples baisers, alors qu’il n’a rien verrouillé pour 0.5, comment as-tu gardé le moral devant ce traitement injuste?
Mo-zongshi : Ce n’est rien. La version 1 est moi, la version 0.5 est moi, la version 2.0 est aussi moi, c’est seulement ma mentalité à des périodes différentes. Shizun m’a déjà éclairé, alors je le comprends très bien. Shizun m’a enseigné que lorsque le ciel rejoint la terre et qu’il n’y a pas d’endroit où vivre, il faut prendre les terres désolées comme domaine, et le soleil et la lune comme portes. Il faut ouvrir son esprit, et être bon envers tout le monde.
Xi-mei : …C’est effectivement pas mal.
Mo-zongshi : Alors, tu dois être patient, et tu ne dois pas te fâcher. La colère ne résoudra pas les problèmes.
Xi-mei : …Ok.
Mo-zongshi : Ne sois pas trop dur non plus envers l’homme que tu aimes. Des partenaires doivent communiquer et se respecter.
Xi-mei : Hm.
Mo-zongshi : Il faut se soucier de ses sentiments, le traiter comme un membre VIP pour la vie, et il est nécessaire de faire des rapports sur son expérience utilisateur.
Bun aux légumes : QAQ C’est trop bien, on peut vraiment dépendre de Mo-zongshi, j’ai l’impression que mon âme a évolué.
Mo-zongshi : Aussi, les paroles doivent être fiables, les actions doivent être faites, et lorsqu’on accepte les choses de l’autre, les promesses doivent être tenues.
Bun aux légumes : Wow wow wow! C’est trop bien dit! Mo-zongshi, pouvez-vous nous donner un exemple pour qu’on puisse bien le sentir?
Mo-zongshi : (se gratte le menton pour réfléchir un moment) J’en ai un.
Xi-mei : Je vous écoute.
Mo-zongshi : (avec sérieux) Les vrais hommes doivent endurer le test du désir, et s’ils acceptent de juste s’y frotter, alors ils doivent le faire jusqu’au bout.
Xi-mei : … Soldats. Jetez-moi dehors ce pervers.
[1] Une pièce d’un compositeur aveugle, qui parle de la douleur de son âme et de son désir d’une vie meilleure https://www.youtube.com/watch?v=ehvRAQeDdnQ
[2] Sur le site de publication officiel, le nombre de mots dans un chapitre est lié au coût, mais le nombre de mots dans les notes de l’auteur n’e sont’est pas compté, ils n’ajoutent donc pas un coût supplémentaire
[3] Je me souviens plus si j’en avais fait une note, mais Bun aux légumes est le chat de l’auteure, en fait