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Chapitre 74 – Divorcer de la concubine

Traduction française par Tian Wangzi

Les médecins impériaux étaient toujours stricts dans leurs dossiers, mais c’était seulement à l’extérieur. Ils soignaient les familles nobles Gong et Hou, tout ce qui était important était signalé à l’empereur, alors le docteur Jiang ne trouvait pas étrange que des gens de la famille impériale soient au courant, donc il répondit sans trop y penser.

Surpris, Mu HanZhang se tourna vers Jing Shao, qui lui répondit avec une expression qui voulait dire « Je ne savais pas non plus ». Puis, il posa prudemment quelques questions, jusqu’à ce qu’il entende des réponses comme « difficulté à avoir un héritier » « relations difficiles au lit » qu’il eut la confirmation que Mu LingBao avait bien été gelé au point d’en rester handicapé.

Jing Shao accompagna le médecin pour lui dire au revoir, et lorsqu’il revint, il trouva sa WangFei toujours assis au même endroit, plongé dans ses pensées, les sourcils froncés, ses doigts de jade caressant inconsciemment l’accoudoir.

« À quoi tu penses? » En le regardant, Jing Shao sentit son cœur le chatouiller, et il ne put s’empêcher de prendre cette main nerveuse dans sa paume. « À l’avenir, quand tu seras plongé dans tes pensées, attrape ma main. » En se disant que sa WangFei avait toujours tendance à nerveusement frotter sa main quand il se plongeait dans ses pensées, si seulement il pouvait attraper le petit Xiao Shao à la place, héhé…

Mu HanZhang leva la tête vers lui et ne put s’empêcher de secouer la tête : « Tu laisses paraître ton sourire niais. »

« Héhé. » Jing Shao se frotta le nez, et se pressa pour s’asseoir sur la même chaise avec sa WangFei, mais comme la chaise avait des accoudoirs, c’était impossible pour deux hommes adultes de se serrer pour s’y asseoir ensemble. Mu HanZhang n’eut d’autre choix que de se lever, mais on le tira dans les bras et sur les genoux de l’homme qui avait pris sa chaise.

Les deux hommes avaient pris l’habitude de s’asseoir ainsi au campement militaire, alors Mu HanZhang se replaça un peu, mais il ne lutta pas pour se dégager.

« Ma mère est peut-être enceinte. » Mu HanZhang prit vraiment la main de Jing Shao pour commencer à jouer avec. Cette main était grande, aux jointures claires, elle était large et puissante, les doigts et la paume recouverts d’une couche de corne endurcie par des années d’entraînement militaire.

« Vraiment? » Cette fois, Jing Shao était vraiment très surpris. Sa belle-mère était dans la trentaine avancée, elle pouvait encore tomber enceinte? « Mais c’est une bonne chose, un médecin impérial l’a examiné? »

Mu HanZhang secoua la tête : « C’est vraiment chaotique au manoir ces temps-ci, sans parler de la situation avec le jeune maître… Tu es tellement impitoyable, tu l’as complètement handicapé. »

Jing Shao était chatouillé par ces doigts sur sa paume, mais il n’osa pas faire un son, de peur qu’il ne cesse de le caresser, alors il se contrôla lentement : « Ce n’est pas ma faute. Quand ils ont trouvé Mu LingBao, il s’amusait dans un bordel. Les voyous n’ont pas pensé à lui remettre son pantalon. »

Mu HanZhang soupira : « Je veux faire venir ma mère à notre manoir une journée, et lui trouver un médecin pour la voir. »

« D’accord. » Intérieurement, Jing Shao était très content d’entendre « Notre manoir », « Pourquoi ne pas juste garder ta mère pour le temps de sa grossesse ici? On ne devrait pas quitter la capitale pendant une autre année. »

« Non, c’est impossible. » Mu HanZhang sourit en le dévisageant. « Mon père est encore là, il n’y a aucune raison d’envoyer ma mère au manoir de son fils marié. »

« Demain, c’est le festival des lanternes, on n’aura pas de raison de sortir, et en plus, on devra entrer au palais en soirée. Attendons le 16, et on la fera examiner par le docteur Jiang. »

Mu HanZhang fronça les sourcils. Il pensait d’abord trouver un médecin dans la capitale pour éviter les rumeurs, mais en y repensant, si le manoir de Cheng Wang demandait à voir un médecin de la ville sans raison, ça allait soulever des doutes. De plus, le manoir de Cheng Wang était de la famille impériale, le docteur n’irait donc jamais révéler leurs informations à d’autres personnes. Alors, il acquiesça.

Jing Shao posa son menton sur l’épaule de l’homme dans ses bras, le serrant doucement. Les deux hommes restèrent silencieux un moment, chacun repensant aux manigances qui allaient venir. Le soleil d’après-midi brillait, leur offrant un moment de paix.

« WangYe! WangYe! Espèce de chien, laissez-moi rentrer, je veux voir WangYe! » Soudainement, un cri perçant déchira leur atmosphère chaleureuse et confortable.

Mu HanZhang descendit des genoux de Jing Shao, se tenant sur le côté en replaçant ses vêtements. Il se tourna vers Jing Shao dont l’expression était devenue maussade : « Il est arrivé quelque chose? »

Jing Shao se releva et demanda aux gardes de mener Song LingXin au pavillon Tingfeng. Alors qu’il sortait, il dit à sa WangFei : « Va faire une sieste au jardin est, je vais m’occuper de ça puis j’irai te rejoindre. »

Mu HanZhang refusa et sortit à sa suite : « C’est à moi de m’occuper des choses de la résidence interne. »

« Je dois affronter ça. » Jing Shao ricana. « Pourquoi crois-tu qu’elle cause des ennuis? C’est parce qu’aujourd’hui à la cour impériale, son père a failli causer ma mort. »

Les deux hommes se rendirent au bureau du pavillon Tingfeng. Lorsqu’elle aperçut Jing Shao, Song LingXin se jeta dans ses bras, mais il l’évita, et elle tomba durement au sol.

« WangYe, mon père a été forcé, il n’avait pas le choix, ah! Ça n’a vraiment rien à voir avec cette concubine, ah! » Song LingXin se coucha simplement au sol, tirant sur les robes de Jing Shao en pleurant.

Jing Shao regarda froidement la femme à ses pieds : « Ça n’a rien à voir avec toi? Alors pourquoi n’a-t-il rien mentionné d’autre, pourquoi a-t-il seulement fait tout un drame à propos de WangFei? »

« Les histoires à la cour impériale, je ne suis qu’une femme qui n’y comprend rien, ah! » Song LingXin pleurait au point où la morve coulait de son nez.

Mu HanZhang fronça les sourcils. Il ne pouvait qu’estimer en gros ce qui s’était passé, puisqu’il ignorait ce qui s’était passé à la cour impériale. Au contraire, Song LingXin était au courant de tout, et elle réagissait très vite. Garder une telle personne au manoir, elle allait causer des ennuis tôt ou tard. Il leva la tête pour regarder Jing Shao. Le dégoût était déjà extrêmement évident dans ses yeux. S’il avait dit aujourd’hui qu’il devait s’en occuper, c’était probablement parce qu’il avait décidé d’abandonner Song LingXin et son père. Intérieurement, il souhaitait naturellement que Jing Shao n’ait ni concubine ni seconde épouse, mais s’il divorçait Song Shi maintenant, il ne resterait que lui au manoir comme première épouse, il serait impossible d’éviter alors que d’autres personnes ne viennent tenter de lui pousser d’autres concubines.

Jing Shao fit claquer ses manches et dégagea ses robes, puis se détourna pour se rendre au bureau où il rédigea une lettre de divorce.

« WangYe! » Song LingXin regarda cette lettre de divorce un long moment avant de soudainement se mettre à crier. « WangYe, mon père a aussi été bon pour vous, il vous a aidé à obtenir du mérite tout en trouvant des raisons d’éviter l’opinion publique, ah! » Elle allait perdre son identité de concubine, et son père avait offensé Cheng Wang, alors comment allait être leur vie à l’avenir, ah!

« Le manoir de Cheng Wang ne donne pas à manger à ceux qui vont nous déchirer à l’extérieur. » Jing Shao la regarda froidement. Il n’avait jamais aimé cette femme depuis son arrivée au manoir. Même dans sa vie précédente, il n’avait jamais eu de sentiments pour elle. Il l’avait juste acceptée pour gagner Song An de son côté, et maintenant qu’elle ne servait plus ce rôle, que Song An s’était révélé incompétent, elle ne faisait que lui servir de boulet. Il avait discuté avec son frère en journée de faire chuter Song An le plus vite possible, alors naturellement, cette femme ne pouvait pas rester.

« WangYe, cette concubine n’a-t-elle pas fait beaucoup de choses pour ce manoir? Et tu vas te débarrasser de toutes tes concubines, juste pour cette salope! » Song LingXin s’emporta, pointant Mu HanZhang en l’insultant. « Cette salope, un homme qui utilise de telles manigances séductrices et dégradantes, un érudit qui te fait complètement perdre ta réputation! Une salope! »


*Pah!* Une claque forte et claire retentit sur le visage de Song LingXin qui continuait de hurler des insultes. Lorsqu’elle se retourna, elle réalisa qu’elle provenait d’une servante qui se tenait aux côtés de WangFei.

« Petite pétasse, tu as osé me frapper! » Song Shi avait déjà complètement perdu la tête, ignorant ses manières. Elle n’ouvrait la bouche que pour dire salope ou pétasse, et leva la main pour frapper Ge Ruoyi.

Ge Ruoyi attrapa son poignet et lui tordit le bras pour l’immobiliser dans son dos. Elle dit en pesant chaque mot : « Si une concubine insulte l’épouse principale, elle doit être giflée! »

Regardant la farce devant lui, Mu HanZhang secoua la tête et dit à Duo Fu qui se tenait sur le côté : « Duo Fu, va faire l’inventaire de la dote de Song Shi, et donne-lui 1 000 taels d’argent en plus. »

En l’écoutant, Song Shi se calma soudainement, cessant ses pleurs et ses cris, et après un moment, elle dit : « Merci, WangFei. »

Voyant qu’elle s’était calmée, Ge Ruoyi relâcha son emprise sur son bras. Mais soudainement, Song Shi sortit une dague cachée à sa taille et se jeta sur Mu HanZhang en criant.

« Jun Qing! » Jing Shao sursauta de frayeur. Il était encore derrière la table, et soudainement, il sauta par-dessus le bureau.

*Clang!* Avec un bruit clair, la dague fut tranchée en deux par la précieuse lame HanZhang. Au même moment, Jing Shao donna un coup de pied pour faire voler la folle à l’extérieur de la porte.

« Tu n’as rien? » Jing Shao s’empressa de tirer sa WangFei à lui pour s’assurer de son état.

Mu HanZhang secoua la tête et retourna la lame HanZhang dans son fourreau.

Jing Shao regarda Song LingXin qui n’arrivait plus à se relever, l’intention meurtrière s’élevant en lui, et il dit à Duo Fu : « Occupe-toi de cette concubine qui a tenté d’assassiner la première épouse. »

Duo Fu regarda cette femme au sol, plissant son visage en baozi en acquiesçant. Une concubine qui tente d’assassiner l’épouse principale, même si au final, elle n’avait blessé personne, elle devait quand même être emprisonnée selon la loi.

Ne leur accordant plus d’attention, Jing Shao prit dans ses bras sa WangFei « sous le choc » et retourna au jardin est.

Plongé dans ses pensées, Mu HanZhang ne résista pas, le laissant le porter tout au long du chemin du retour. Lorsqu’il reprit ses esprits, il réalisa qu’ils étaient déjà de retour dans leur grand lit du jardin est, et qu’un homme se pressa déjà sur lui.

« Encore troublé? Est-ce que tu as été effrayé? » Jing Shao se pencha sur lui pour l’embrasser entre les sourcils. 

« Comment ça aurait pu me faire peur? » Mu HanZhang rit malgré lui, se plongeant dans les pupilles noires de Jing Shao, une trace de mélancolie apparut dans ses yeux : « Tu as divorcé avec Song Shi, il n’y a plus de concubine au manoir, et tu n’as toujours pas d’héritier. Si… »

« Si quoi? » Jing Shao se redressa un peu pour le regarder, l’expression un peu brouillée. « Si notre père impérial insiste pour que tu prennes une autre concubine, tu feras quoi? » Mu HanZhang le regarda fixement. Au départ, il pouvait accepter qu’il en ait une ou deux comme décoration, mais maintenant, imaginer Jing Shao avec une autre femme, ça l’attristait secrètement.

« Que souhaiterais-tu que je fasse? » Jing Shao lui renvoya la question. Ils se partageaient leurs sentiments depuis bien longtemps, et si Jun Qing osait tenter de le persuader d’accepter une autre concubine, il ne lui permettrait pas de sortir de ce lit pour les trois prochains jours!

« Ne prends pas d’autres concubines… » Mu HanZhang baissa les yeux, parlant à voix basse.

« Qu’est-ce que tu as dit? » Jing Shao s’approcha de ses lèvres, la courbe de sa bouche s’étirant davantage.

« Ne prends pas d’autres concubines… » Il parlait encore à voix basse, mais ses mots étaient incomparablement résolus. Mu HanZhang pinça les lèvres, les longs cils tremblants légèrement, comme s’il était une petite créature intimidée.

En regardant l’apparence de l’homme sous lui, Jing Shao sentit son cœur fondre comme une source au printemps. Chaque fois qu’il se sentait déjà amoureux de lui, il découvrait que cet homme avait encore plus de facettes adorables, alors il l’aimait un peu plus tous les jours, d’un amour de plus en plus profond, au point où il ne pouvait plus s’en séparer.

Il se pencha sur lui, posa un baiser sur ces cils légèrement tremblant, et murmura à son oreille : « Redis-le, plus fort, et je t’écouterai. »

En fait, il l’avait bien entendu la première fois, il le taquinait délibérément! Mu HanZhang pinça les lèvres en repoussant l’homme sur lui. Il se redressa. « Si tu prends une autre concubine, tu n’auras plus le droit de me toucher à l’avenir. »

Jing Shao le tira à nouveau dans ses bras et roula sur le lit en souriant : « Ne t’inquiète pas, à l’avenir, mon père impérial ne me poussera pas d’autres personnes. »

Mu HanZhang fronça les sourcils : « Pourquoi? »

« Embrasse-moi et je te le dirai! » Jing Shao se tourna pour lui faire face, une main malhonnête explorant l’ouverture des robes de l’homme sous lui.

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